Le stress ponctuel nous permet de mieux réagir face à certaines situations. Mais lorsqu’il s’installe de manière chronique, il devient pathologique. Les conséquences du stress sur la santé sont alors nombreuses et peuvent devenir très problématiques, jusqu’à réduire l’espérance de vie.
Qu’est-ce que le stress ?
Le stress est une réaction physiologique de notre organisme face à certaines situations considérées comme des défis ou des dangers. Le corps mobilise ses facultés physiques et mentales pour dominer la situation, ou à l’inverse, la fuir.
Plusieurs hormones sont impliquées dans une réaction de stress. L’adrénaline par exemple, est sécrétée face à un danger imminent. La réaction est instantanée : le rythme cardiaque et la pression artérielle augmentent, la respiration s’accélère, le cerveau et les muscles reçoivent plus d’oxygène, les pupilles se dilatent pour augmenter la vigilance… l’organisme est prêt à fuir, ou à attaquer !
Le cortisol, quant à lui, est surnommé « l’hormone du stress ». Il est sécrété selon un cycle de 24h par la glande corticosurrénale et agit sur beaucoup de réactions de notre métabolisme.
En cas de stress, sa sécrétion augmente et il prend les commandes après la poussée d’adrénaline. Ses effets sont moins impressionnants, mais non moins importants : il permet notamment à l’organisme de fabriquer du glucose pour avoir de l’énergie, et d’utiliser celle-ci à bon escient.
Les conséquences du stress sur la santé
Nous l’avons vu, le stress est une réaction naturelle qui nous permet de mieux gérer certaines situations critiques. Mais lorsqu’il devient chronique, le stress peut être considéré comme pathologique et ses conséquences sur la santé peuvent être importantes. En voici quelques exemples, mais la liste est en réalité bien plus longue.
La prise de poids
Sous l’effet d’un taux de cortisol élevé pendant une longue durée, le corps va stocker davantage de lipides pour pouvoir pallier toute situation demandant des réserves d’énergie. De plus, on le sait, lorsque l’on est stressé, on a tendance à grignoter, pas forcément beaucoup, mais des aliments « réconfortants » très gras et très sucrés. La prise de poids est alors inévitable.
Les maladies cardiovasculaires
Une autre conséquence du stress chronique sur la santé, c’est la hausse du risque de diabète et de maladies cardiovasculaires. (Découvrez une solution naturelle pour lutter contre le [diabète]). En cause, l’augmentation du glucose, des triglycérides et du cholestérol sous l’action du cortisol. Là encore, les mauvaises habitudes de vie qui accompagnent souvent un état de stress chronique (moins de sport, plus de nourriture grasse et sucrée…) sont également à mettre en cause.
Dans ce contexte, des chercheurs se sont intéressés aux conséquences du stress au travail sur le risque de mortalité cardiovasculaire. Une étude (1) a été menée sur des cohortes européennes (Finlande, France, Suède, Royaume-Uni) entre 1985 et 2002. Deux aspects du stress au travail ont été évalués :
- Une forte demande et peu de soutien social
- Un déséquilibre entre l’effort fourni et la récompense.
Les résultats de cette étude ont montré que, chez les hommes présentant une maladie cardiovasculaire ou métabolique au démarrage de l’étude, ceux qui avaient un travail stressant avaient un taux de mortalité supérieur, et ce indépendamment de leur mode de vie. Le stress serait donc bien un facteur de risque supplémentaire lorsqu’il est associé à une pathologie.
Les troubles digestifs
Vous l’avez probablement déjà remarqué : le stress a des conséquences sur le système digestif. Par exemple, l’estomac se vidange moins vite, car l’énergie doit être concentrée sur ce qui doit permettre à l’organisme de se défendre ou de fuir face au stress. À l’inverse, la motricité du côlon est accélérée, d’où des diarrhées. S’il n’en n’est forcément pas la cause directe, le stress augmente le risque de syndrome du côlon irritable (2) et en aggrave les symptômes.
Les troubles du sommeil
Le stress a des conséquences sur la quantité et la qualité du sommeil. De manière générale, si le stress entraîne un mauvais sommeil, mal dormir augmente à son tour la sensibilité émotionnelle, l’anxiété et le stress.
Le saviez-vous ?
Stress et anxiété, quelle différence ?
Le stress est un phénomène d’adaptation. Quand la cause du stress cesse, la réaction de stress disparaît. L’anxiété est une émotion. Une personne anxieuse continue de ressentir des manifestations d’inquiétude lorsque la situation stressante a cessé.
Une revue de la littérature (3) parue dans le journal Behavioral Sleep Medicine a examiné les effets de divers stresseurs psychosociaux sur des polysomnographies. Selon les auteurs, un stress imposé de manière expérimentale en laboratoire diminue le sommeil lent, le sommeil paradoxal et la qualité du sommeil, et augmente les réveils nocturnes.
Les troubles psychologiques et sociaux
Outre ses manifestations physiques, le stress peut entraîner des conséquences d’ordre social : une faible estime de soi, des difficultés relationnelles pouvant conduire à un isolement social.
Par ailleurs, il est possible que le stress entraîne des changements de structure dans le cerveau (4) et, progressivement, conduise à des symptômes tels que de l’anxiété, des crises de panique, des phobies, de la dépression, des dépendances, etc.
Comment gérer son stress ?
Il existe de nombreuses méthodes plus ou moins naturelles pour gérer son stress : exercices de respiration, activité physique, sophrologie, phytothérapie, voire psychothérapie… À vous de trouver celle qui vous correspond le mieux, en fonction de votre tempérament et de votre degré de stress. Pour en savoir plus, consultez l’article Gérer son stress naturellement.
Références
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- Kivimäki M. et al. Work stress and risk of death in men and women with and without cardiometabolic disease: a multicohort study. Lancet Diabetes Endocrinol. 2018 Sep;6(9):705-713.
- Spence MJ, Moss-Morris R. The cognitive behavioural model of irritable bowel syndrome: a prospective investigation of patients with gastroenteritis. Gut 2007;56:1066-1071.
- Eui-Joong Kim and Joel E. Dimsdale. The Effect of Psychosocial Stress on Sleep: A Review of Polysomnographic Evidence. Behav Sleep Med. 2007; 5(4): 256–278. Esch T, Stefano GB, et al. The role of stress in neurodegenerative diseases and mental disorders. Neuroendocrinol Lett. 2002 Jun;23(3):199-208. Synthèse d’études.