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La perte de cellules souches musculaires squelettiques contribue de façon significative à la dégénérescence des jonctions neuromusculaires liées à l’âge. Une nouvelle preuve du rôle crucial des cellules souches dans le renouvellement des tissus et leur réparation. Leur impact est amplifié lors du vieillissement où la diminution des capacités de renouvellement et de réparation des cellules souches est liée à l’accélération des dommages musculaires liés à l’âge comme la sarcopénie (perte musculaire).

Un nouvel article publié le 6 juin 2017 dans le journal eLifeSciences.org (Liu et al., 2017) démontre le rôle central des cellules souches musculaires dans la régénération et le maintien de la fonction musculaire au cours du vieillissement.

Le vieillissement est associé à une sarcopénie progressive, c’est-à-dire une fonte musculaire progressive qui a pour conséquence une faiblesse et dysfonction musculaires. Ce phénomène de sarcopénie est accéléré par différents facteurs de risque liés à l’âge, comme la réduction des apports protéiques, une diminution de l’activité physique, une augmentation de la masse graisseuse, des changements hormonaux, une diminution de la transmission de l’influx nerveux et l’inflammation systémique bas bruit. Cependant, cet article met l’accent sur le rôle prépondérant de la dysfonction des cellules souches liée à l’âge et son impact sur l’accélération des dommages musculaires liés au vieillissement comme la sarcopénie et l’atrophie musculaire. La sarcopénie favorise les risques de chute et est liée à une réduction progressive de la mobilité, une fragilité musculaire, éléments pouvant détériorer la qualité de vie des personnes souffrant de sarcopénie.

La dégénérescence des jonctions neuro-musculaires qui représentent un aspect majeur de la sarcopénie et la diminution du renouvellement des cellules musculaires constituent les 2 éléments principaux favorisant les altérations musculaires liées à l’âge.  L’équipe de recherche a pu démontrer dans l’article que :

  1. Les cellules souches adultes activent et contribuent à la régénération des jonctions neuromusculaires en réponse à une dénervation
  2. Au cours du vieillissement, la dégénérescence des jonctions neuro-musculaires est le principal facteur de vieillissement musculaire comparé à la dénervation, contrairement à ce qui est connu
  3. La dégénérescence des jonctions neuro-musculaires durant le vieillissement est associée à une contribution et une activité réduite des cellules souches impactant le renouvellement des cellules musculaires
  4. La perte progressive de cellules souches musculaires au cours du vieillissement est suffisant pour induire la dégénérescence des jonctions neuro-musculaires chez un modèle de jeune rongeur comme chez un modèle de rongeur âgé.
  5. La prévention de la perte progressive de cellules souches musculaires au cours du vieillissement est associée à une atténuation des dommages musculaires liés à l’âge comme l’atrophie musculaire, la sarcopénie, et la dégénérescence des jonctions neuro-musculaires.

L’article conclut sur le fait qu’une déficience des cellules souches musculaires au cours du vieillissement est associée à un déclin musculaire squelettique plus important.

Découvrez également l’impact des cellules souches cérébrales sur le vieillissement dans cet article du docteur Traynard.

Rédigé par

Dr Véronique TRAYNARD

Doctorat en Physiologie de la Nutrition |
Veroniquetraynard.com